Comme notre mémoire est un fil fragile, et souvent peu fiable.
Cet article est un peu pareil au célèbre livre <À la recherche du temps perdu>, dont il en est le sujet.
Un jour, dînant avec l'un de mes meilleurs amis, je me suis demandé quand nous nous étions liés d'amitié, et je le lui ai alors demandé sans réfléchir. Surprenant, il ne le savait pas non plus. « C'était il y a très longtemps. Qui pourrait s'en souvenir ? » Il a dit, sans y prêter trop attention, en continuant de savourer son riz frit, la question elle-même s'est dissoute dans le parfum alléchant.
Je n'étais bien sûr pas satisfait, mais que pouvais-je faire ? Continuer de demander jusqu'à ce qu'une réponse soit donnée ? Inventer une machine à voyager dans le temps pour revenir à ce jour si spécial ? C'était à la fois absurde et ridicule, et tout bonnement impossible.
Ce n'est qu'aujourd'hui que je m'en souviens, ce qui me remplit le cœur de larmes. Un fragment de la mémoire de ce moment précieux où notre amitié a été scellée, un secret connu de nous deux seulement, s'est envolé à jamais, comme ces jours ordinaires voués à l'oubli. Il n'y a rien ni personne qui puisse m'aider, car cela n'appartient qu'à nous. Quand on l'oublie, on ne peut pas le retrouver.
Cela me rappelle que la mémoire s'efface facilement, mais avec l'aide des mots, elle peut être immortalisée. Dès que l'on lit les mots qu'on a écrits pour se souvenir, on emporte avec soi les émotions de ce jour-là, toute la joie, toutes les larmes... Bref, toute l'émotion. Comme je regrette de ne l'avoir pas décrit !